· métamorphose ·

Illustration : Marion Furt (inspiration Pinterest - Society6

A bout de souffle, épuisé par les jours qui passent et se ressemblent. Cette sensation de mal-être intérieur, d’incompréhension et de solitude. C’est ce qu’il ressent au quotidien, ce quotidien duquel il essaie de s’échapper coûte que coûte, sans franchement y arriver.

Ce qu’il se demande, c’est où il va ? Où peut-il aller ? Pourquoi ? Comment ? Avec qui ? Une marée de questions, avec une qui revient sans cesse : qui suis-je ?

Certains matins lui offrent une once de répit et quelques rayons de soleil, une bouffée d’espoir sur son avenir qui se dessine à l’horizon. Il se façonne et se taille lentement, comme un diamant que l’on essaie de polir, subtilement. Ça fait mal de grandir. Etre plongé dans l’incertitude, incompris du reste du monde, seul face à ses convictions. 

Pour lui, pour elle ou les autres, c’est un long chemin à tâtons ; une aventure dans le noir où trébucher fait partie du jeu.

Désillusion cruelle, le passage de l’enfance à l’adolescence ou de l’adolescence à l’âge adulte n’est que mystère. C’est une danse rapide lors de laquelle on ne connaît pas les pas, elle tourne et tourne de plus en plus vite sans laisser une seconde de répit à ces danseurs épris dans le tourbillon de la vie.

 La métamorphose…

Elle n’a pas de durée déterminée, elle est propre à chacun. Etape essentielle de la vie, ce changement brutal et incisif nous a fait plus d’une fois perdre notre chemin. Enserrés dans ce cocon devenu trop étroit, il est temps de prendre notre envol…

Notre histoire est semblable à celle de la chenille et du papillon, deux entités différentes qui pourtant n’en forment qu’une.

L’innocence de l’enfance, ouatée de soie tout comme la chrysalide, se déchirera tôt ou tard en un craquement sec afin de faire émerger une nouvelle âme, un nouveau souffle. Cette même innocence, qui, des années plus tard, sera peut-être brisée par la désillusion et les déceptions …

Notre vie est le reflet de la naissance d’un idéalisme hors norme très vite freiné par une multitude de frustrations.

Qu’il est beau de voir dans leurs grands yeux, une centaine de rêves encore fraîchement réalisables, lorsque nous sommes déjà conditionnés par nos choix et la fatalité de nos quotidiens… L’être humain revêt cette capacité à se relever quoi qu’il advienne, même des pires blessures.

Instinct de survie sans faille 

© Lea Doumerc