· solitude ·
Il y a de ces matins où mon cœur est en peine ; les morsures ardentes du manque résonnent et bouleversent mon corps encore assoupi. Mes yeux accrochent le macadam, j’observe une énième fois ce décor dont je connais les moindres contours, il m’est fidèle, lui. Il ne manque rien dans ce tableau urbain.
Les gens se pressent pour attraper un métro, un homme vend des journaux à la sauvette, des amoureux flânent et les oiseaux pépient.
Pourtant, je suis vide à l’intérieur de moi. Un être vous manque & tout est dépeuplé ; célèbre adage qui prends tout son sens lorsqu’il est vécu et expérimenté.
Le temps s’égrène, d’une furieuse lenteur, mais chaque seconde passée est une victoire loin de toi ; les jours défilent et se ressemblent mais peu à peu ton parfum semble s’évaporer de l’air que je respire.
Parfois tu viens hanter mes rêves, et le retour au monde réel me rappelle amèrement ton absence.
Savoureux souvenir de nos corps emmêlés me traverse l’esprit et je ne peux m’empêcher de frissonner de plaisir en mémoire de ces intenses moments.
Viendra le jour où mon éveil sera doux et mes pensées légères ; la solitude, lassée de ma personne, aura donc trouvé une autre âme à tourmenter ; le silence ne m’étourdira plus de son assommant fracas ; et la brise fera glisser sur mon visage un élan de renouveau.
Alors, je pourrai de nouveau songer à conjuguer le printemps et ses fleurs rieuses. J’oserai chanter l’été et son parfum d’amour.
Je m’aventurerai à peindre l’automne sous ses meilleures couleurs et je contemplerai l’hiver au coin du feu, en toute légèreté.
Parfois, des bribes de souvenirs referont surface, éparses comme l’écume des océans. Mais il suffira d’y distiller une vague de bonheur pour chasser les plus récalcitrants.
Text by @lea_doom