· le château dans le ciel ·
Ici, la nature domine les hommes. Sa fraîcheur prend place sereinement et dessine les contours d’un tableau idyllique.
Par endroit, le château laisse le lierre l’apprivoiser, l’enlacer tendrement.
En hauteur, il habille la vallée de son regard d’antan recelant mille et unes histoires de vies, de morts, de sang. On sent flotter autour des bâtiments en ruine une odeur de mystère.
Lorsque je foule le sol menant à cette merveilleuse demeure, je crois rêver. L’impression de plonger dans un univers enchanté a fait frémir plus d’une fois mon cœur, endurci par le quotidien abrupt de la ville. Le béton, dénué de sentiments, s’entasse et nous enferme, nous enterre profondément pour nous priver d’oxygène.
Illustration by @rion.illustration
Les arbres au-dessus de ma tête forment une voûte de végétation éclatante tandis que je devine au loin une brève esquisse des bâtiments, gravés dans la roche ainsi que dans le temps.
Il suffit de s’approcher encore de quelques pas pour se délecter d’une vue à couper le souffle. La bâtisse semble se fondre dans le paysage, c’est une peinture qui s’offre aux regards. L’azur du ciel se mêle tendrement à la couleur sableuse du grès tandis que le vert des arbres sublime cette œuvre d’art, figée depuis des centaines d’années.
Les murs de la demeure chuchotent des contes aux oreilles des plus attentifs.
Je savoure encore la sensation de douceur absolue s’emparant de moi au petit matin, lorsque j’ouvrais les fenêtres de ma chambre dès les premières lueurs de l’aube. Des perles de rosée, entremêlées aux premiers rayons du soleil, font scintiller la vaste étendue d’herbe en contrebas du château. La brume, légère, ondoie à travers les arbres et s’évapore comme pour fuir l’éveil du monde.
Ouverte sur l’horizon, la vue transcende toujours mes songes. Au loin, les contours suaves et fuyants de la forêt se dessinent. Les jours de chance m’ont permis d’apercevoir des chevreuils gracieux s’élancer à travers ce paysage bucolique.
La Flotte nous a offert des escapades précieuses. Dans son immensité, les âmes se retrouvent et s’accordent à l’unisson, ne faisant qu’un au cœur de cet écrin de joie. Propice pour se recentrer sur soi-même, c’est aussi un lieu de partage. Les rires jaillissent d’un bout à l’autre de la propriété tandis que l’amour se diffuse, langoureux. Ce cocon serait bien capable de soigner les maux les plus profonds par la puissance de son atmosphère, protectrice et rassurante.
La beauté de cet endroit hors du temps réside dans sa simplicité et la profondeur de son silence. Ici, rien ne peux nous arriver : le bonheur se pavane, des écuries à la chapelle. L’intensité des moments vécus résonne encore dans nos cœurs, comme une mélodie dont les accords ne font qu’un avec les émotions.
Text by @lea_doom
J’en profite pour y insérer içi un merveilleux projet, celui de mettre en musique ce texte grâce au talent de mon très cher ami @tixpo.